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Jour 7 : Journal de bord d'une DRH en confinement

· DRH en confinement

Comme je l’avais annoncé dans un article précédent, je suis allée poser sur le banc en bas de chez moi un exemplaire du dernier livre que j'ai écrit « Devenir Meilleur ». Sur celui-ci, un post-it sur lequel j’ai inscrit « CADEAU – Lire, c’est rêver les yeux ouverts ». A l’intérieur, j’ai rédigé une dédicace à l’inconnu(e) qui l’emporterait. « A toi, lecteur, lectrice qui trouveras ce livre, en cette période de confinement, j’ai eu envie de t’offrir un cadeau ! Confinement peut rimer avec bon moment et la lecture en est un 😊. Enjoy ! ». Je n’ai pas de visibilité sur ce banc depuis mon bureau mais le livre a disparu et à la place est resté mon post-it avec un mot « Je vous remercie. Gabrielle. ». Cela a provoqué en moi un véritable sentiment de joie. Ce n’est pas grand-chose et pourtant je me suis sentie fière. Ce bout de papier m’a touchée. Quoi de plus beau que de faire plaisir à quelqu’un ? 🙏 Ne pas connaître la personne amène une part de mystère et crée un lien invisible entre nous. L’idée que je soumettais dans mon journal de bord dès le premier jour continue de me tarauder. Et si finalement la distanciation sociale nous rapprochait. Et si le fait de ne pas avoir le droit d’entrer en contact avec les autres déclenchait justement une envie irrépressible de créer du lien

Aujourd’hui, je suis allée faire un tour dans la cafétéria virtuelle que nous avons mis en place chez Xelya. Les collaborateurs semblent l’avoir adoptée et viennent volontiers se retrouver pour boire un café et échanger. Le nombre de blagues postées ne cesse de croître comme si les collaborateurs s’étaient lancé un défi. Je me régale à chaque fois que je vais y faire un tour. Certaines sont vraiment hilarantes ! Finalement, dans ce moment grave, le rire reste une manière de faire un pied de nez au virus. Oui, nous vivons des heures difficiles mais prendre soin de notre santé psychologique reste une priorité, surtout si le confinement devait durer. Et le rire n’est-il pas une bonne thérapie ?

La santé psychologique passe aussi par des prises de recul sur la situation que nous vivons pour ne pas laisser tourner nos pensées en boucle comme un rat dans sa roue. Prendre du temps pour soi. Pouvoir se mettre un petit moment dans sa bulle pour se ressourcer. C’est pourquoi, j’ai sollicité ma mère, sophrologue caycédienne, qui intervient depuis 15 ans chez Gemalto pour accompagner les collaborateurs dans la gestion de leur stress et le développement de leur potentiel. Comme elle n'a pas d'activité en ce moment, je lui ai demandé de nous concocter une séance. J’ai posté l’audio dans notre cafétéria en invitant les collaborateurs de Xelya à découvrir cette technique de relaxation (environ 15mn). Même si la sophrologie s’est beaucoup démocratisée ces dernières années (nombreux sportifs et hommes politiques ont témoigné utiliser cette pratique), je ne suis pas certaine que tous nos collaborateurs aient eu l’occasion de tester. Pourquoi ne pas profiter du confinement pour tenter de nouvelles expériences 😊.

L’objectif de ce journal de bord n’est pas de vous faire croire que je vis dans un monde parallèle qui m’épargne de toutes les préoccupations actuelles. Ma fille Victoria, en troisième année d’orthophonie a reçu ce matin ce mail de la Direction du département d’orthophonie : « Pour l’heure, nous avons besoin de vous et de votre engagement pour aider à la prise en charge des patients, notamment sur les plages horaires permettant d’assurer la continuité des soins (nuit, WE, jours fériés). Nous comptons donc sur votre engagement et lançons un appel à volontaires pour des missions de support des personnels soignants tous mobilisés. Nous remercions donc celles et ceux d’entre vous qui souhaitent manifester leur solidarité de nous adresser, par retour de ce mail, leur nom, prénom et numéro de téléphone. La liste des volontaires ainsi établie sera adressée aux responsables du CHU et vous serez recontactés. ». Nous avons fait un conseil de famille. Si elle a choisi ce métier d’orthophoniste, c’est parce qu’elle veut donner un sens à ce qu’elle fait et aider les autres. Spontanément, elle a voulu donné une réponse positive. Son copain est totalement contre. Moi, j’étais très partagée. Aider les autres pour s’accomplir soi-même… c’est un peu aussi ce qui me fait me lever le matin alors je ne peux que comprendre. Pourtant mon instinct de mère me poussait à lui interdire. C’est drôle, on est totalement solidaire avec les héros du quotidien, allant jusqu’à les applaudir tous les soirs à 20h. En revanche, quand ça nous touche de près, on trouve le sacrifice beaucoup trop lourd, insupportable, inconcevable. Leur courage n’en devient que plus admirable. Tous les médecins, les infirmières, tous ceux qui prennent soin des malades ont eux aussi une famille. Victoria ne pourra finalement pas se porter volontaire. Née grande prématurée, ses poumons n’étaient pas entièrement formés. Elle a passé trois semaines en soins intensifs. Aujourd’hui encore, le taux d’oxygène dans ses poumons n’est pas celui d’une personne de son âge, de sa condition physique et en rapport avec son hygiène de vie. Si elle attrapait le virus, elle pourrait développer une forme sévère de la maladie. Elle fait donc partie des personnes fragiles qui doivent se protéger plus que les autres. Pour pouvoir aider les autres plus tard, elle doit prendre soin de sa santé maintenant...

Bon, je m’aperçois que je ne me lasse pas de vous écrire 😊 Si vous êtes arrivés jusque-là, bravo 🙏

A demain et d’ici-là, prenez soin de vous 😷 ❤