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Jour 12 : Journal de bord d'une DRH en week-end et en confinement

· DRH en confinement

12ème jour. Depuis hier la situation se détériore. Ce matin, nous avons dû lancer une opération commando. 💪 Si vous avez lu mon journal hier, j’y racontais, entre autres, le moral d’une famille en berne devant son frigo vide. Cette famille, c’est la mienne. Les sites marchands ne proposant aucun créneau de livraison avant mercredi, on sentait la tension monter progressivement… Les enfants ouvraient régulièrement le frigo pour le refermer, désespérés. Il fallait agir pour la paix à la maison. Partagés entre rester chez nous pour nous protéger du virus et aller faire les courses pour ne pas être obligés ne nous entre-dévorer, nous avons choisi de sortir. Personnellement, je n’avais pas pris l'air depuis le 17 mars et je n’étais pas mécontente de mettre un peu le nez dehors tout en cherchant le moyen de passer le moins de temps exposée.

Nous y sommes allés à deux avec mon chéri pour aller plus vite. Chacun sa liste, chacun son caddie. Arrivés devant le magasin à 8h35, une file de personnes sur le trottoir respectant la distance d’un mètre. Nous sommes rentrés au compte-gouttes. En attendant, j’observais les gens. Ils étaient tous assez sombres. On sentait l’inquiétude et la méfiance au moindre de bruit de toux ou d’éternuement. Et je me suis demandé combien de temps allaient mettre pour rentrer ceux qui, après une grasse matinée, allaient débarquer tranquillement pour faire leurs courses. Une seule personne à la fois pénétrait dans le sacro-saint garde-manger géant mais la « physio » a accepté de nous laisser rentrer tous les deux en même temps. A l’intérieur, peu de monde. Chacun évitait les contacts.

Habituellement le samedi, c’est la bousculade, on se croise à coup d’épaules, les allées sont bondées, les caddies sont garés en double file dans certaines allées. Changement de décor ce samedi. Par peur de vous croiser de trop près, les personnes vous laissent passer, attendent que vous vous soyez servis et gardent une certaine distance. Les allées sont praticables. Je suis toujours frappée par le nombre de personnes âgées qui font leurs courses le samedi, parfois « bousculées » par les actifs pressés qui n’ont que ce jour pour remplir leur frigo. La peur du COVID19 a eu raison de cette habitude. Elles étaient moins nombreuses aujourd’hui… Nos caddies étaient bien pleins. La photo vous donne une idée du résultat de notre expédition. Et l’histoire est trop longue à raconter ici mais coup de chance, nous avons actuellement deux frigos dans l’appartement. Les deux sont à bloc ! Sortir représentant un risque, autant optimiser pour rester au maximum confinés. 😂 J’ai échangé avec un des employés. Il me disait ne plus en pouvoir de ces journées infernales. Tous les jours ressemblent à des samedis habituels, en pire ! Sans compter le stress permanent d’attraper le virus. De manière légitime, on parle souvent des soignants et de leur courage exemplaire. J’ai vraiment pris conscience aujourd’hui du courage dont font preuve aussi tous les commerçants, les employés des enseignes alimentaires qui nous permettent de continuer à vivre « presque comme avant ».

Les enfants nous attendaient de pied ferme à la maison. Heureux de savoir que nous allions pouvoir manger normalement les deux prochaines semaines, ils ont pris l’initiative de ranger eux-mêmes les courses. Incroyable les effets de ce COVID19 quand même ! 👍

En début d’après-midi, j’ai fait une sieste. Evidemment, j’aurais eu des choses plus intéressantes à faire, comme du ménage par exemple mais je ne sais pas pourquoi, me reposer m’a paru une meilleure option. 😜 Ma fille, solidaire dans l’effort, s’est allongée tête-bêche avec moi sur le canapé. 😉 Les garçons nous ont laissées dormir et ont vaqué à leurs activités sans faire de bruit 🙏.

L’heure du repas approche. Je pense que nous le ferons précéder d’un apéritif pour savourer notre confinement. Pour l’instant, nous sommes tous en bonne santé, nos proches aussi. L’apéritif pour moi, c’est toujours un moment festif. Ça l’était pour mon père aussi. Dans la phase où il était hospitalisé mais encore suffisamment en forme pour être autorisé à sortir le week-end, il ouvrait une bouteille de champagne à chaque fois. Le champagne est resté ma boisson favorite 🥂. Être confinés mais ensemble avec des gens qu’on aime, est-ce que ce n’est pas un bonheur qui mérite d’être fêté ?

A demain et d’ici-là, prenez soin de vous 😷 ❤